Préambule

Je disposais au départ de 2 lignes fixes, la première à usage professionnelle (n° présent dans les pages jaunes et dans ma communication depuis longtemps) et la seconde à usage privé. Comme je suis souvent en clientèle, les appels arrivant sur la ligne professionnelle étaient systématiquement transférés sur mon portable.

 

Mon intérêt pour la téléphonie IP (VoIP, Vox over IP) est né de l’idée de réduire mes factures téléphoniques :

Ayant entendu parlé des FreeBox et compagnie, je me suis demandé si le plus simple n'était pas un changement de formule d'accès à Internet. Il fallait alors faire reprendre ma ligne FT par l'opérateur IP pour que les transferts ligne fixe vers portable soient bien gérés.

J'ai alors fait quelques recherches sur le net pour découvrir que :

La téléphonie IP aujourd’hui

La téléphonie de base consiste à transmettre la voix entre 2 personnes dans les 2 sens. Pour que ceci fonctionne entre 2 personnes reliées par un réseau informatique, il faut établir entre elles une connexion et transmettre la voix (sous forme compressée dans un flux bien entendu) : cela fonctionne bien depuis plusieurs années, avec des algorithmes de compression « à la volée » efficaces tant en occupation de bande passante qu’en temps de compression et décompression. Il faut ensuite permettre le couplage avec un réseau de téléphonie publique si on veut que la téléphonie IP ne se réduise pas à la communication orale entre usagers d’Internet.


Il existe des normalisations. On trouve principalement les protocoles :

-         H.323, surtout dans les offres IP des constructeurs classiques de centraux téléphoniques, né principalement d’une évolution des centraux téléphoniques commutés vers l’IP

-         SIP, dont l’usage se généralise sur le Web, et retenu pour cet article

Le plus important est qu’on trouve maintenant facilement matériels et logiciels utilisant ces standards.

Le principe de base va donc consister à relier à Internet un téléphone IP configuré pour accéder à un serveur donné, celui de l’opérateur choisi. Sur le réseau téléphonique commuté, le numéro est rattaché à l’autocommutateur local. Avec la téléphonie IP, un numéro peut se déplacer sans avoir à modifier aucune configuration, ni sur le serveur, ni sur le téléphone. Je peux ainsi avoir deux téléphones configurés à l’identique en deux lieux différents : lorsque quelqu’un m’appelle, les deux se mettent à sonner, et c’est le premier décroché qui aura la communication.

Etape 1 : l’opérateur

L’opérateur va permettre l’accès à son serveur de téléphonie IP, et éventuellement vous offrir un numéro d’appel pour vous permettre d’être appelé depuis le réseau téléphonique public. Le plus souvent, des forfaits pré-payés sont imposés, mais certains acceptent une facturation fin de mois avec prélèvement automatique, ce qui est bien plus pratique.

 

On trouve maintenant dans les offres ADSL la téléphonie IP. En fait l’opérateur internet, l’opérateur téléphonique public, l’opérateur téléphonique IP et le fournisseur de matériel peuvent être des entreprises distinctes. Si les opérateurs de téléphonie IP proposent d’acheter ou de louer le matériel nécessaire, sachez que vous pouvez l’acquérir directement et qu’il peut y avoir une grosse différence de prix… De plus, il faut se méfier des offres comme la téléphonie illimitée sur le réseau fixe français pour 9 € par mois : cela représente autour de 660 minutes de communication chez de nombreux opérateurs, soit 11 heures ; je ne suis pas sûr de téléphoner plus de 11 heures vers des fixes en France tous les mois, et préfère donc une solution à coût raisonnable sans engagement.

Etape 2 : le terminal

Il existe trois solutions, qui sont, par prix croissant :

1.      un logiciel sur l’ordinateur pour téléphoner. Il utilise le micro et le haut-parleur de l’ordinateur (pas très commode), d’un casque (ceux avec micro intégré sont pratiques) ou d’un combiné externe ressemblant à un téléphone et se connectant en USB à l’ordinateur. L’inconvénient est que l’ordinateur doit être allumé pour téléphoner, et que l’utilisateur doit être devant son ordinateur pour téléphoner. Le principal avantage est le coût, puisque des logiciels comme X-lite de xten sont gratuits.

2.      un poste téléphonique IP. Une fois configuré par rapport à votre opérateur de téléphonie IP, il fonctionne dès qu’il est relié à Internet. Il existe des postes basics comme le BudgeTone 100 chez Grandstream (à partir de 75 €), ou encore des postes WiFi comme le WiSIP chez PulverInnovations (autour de 250 €). Le téléphone IP peut être emporté facilement, c’est son avantage.

3.      un adaptateur (ATA, Analogic Telephone Adapter) TXS sert à brancher votre téléphone habituel. En fait, il faut lui préférer l’ATA TXO/TXS qui permet en plus de relier le téléphone au réseau téléphonique public : votre téléphone reçoit alors les appels de la ligne fixe comme ceux de votre opérateur de téléphonie IP, et l’ATA est configuré pour déterminer quels appels sortants utilisent la ligne fixe et quels appels utilisent Internet. Il est aussi possible de gérer les transferts. Si en plus vous avez acheté un ensemble de téléphones DECT dont seule la base est reliée au réseau, c’est vraiment pratique. Personnellement, j’ai choisi le HandyTone 486 de Grandstream, pour environ 100 €, et le SPA-3000 de Sipura est comparable.

 

Il faut noter que maintenant, les téléphones IP, les ATA et de nombreux équipements réseau comme les routeurs ou les imprimantes se configurent facilement à l’aide d’une interface web : vous tapez l’adresse IP affectée à l’appareil dans votre explorateur Internet, et après authentification vous pouvez le configurer.

 

Pour trouver du matériel, on peut s’adresser à l’opérateur. J’ai trouvé un seul distributeur de ce genre de matériel en France à prix correct, Eikonex. On peut acheter le matériel aux USA (attention aux droits de douane, TVA, etc) ou, plus simple, dans un pays de l’Union Européenne (la Grande Bretagne est bien placée).

 

En résumé, pour un investissement de 0 à 100 €, vous avez accès à la téléphonie IP ! Pour ma part, j’ai investi dans un ATA et cela a permis l’appel à faible coût, le transfert après 2 sonneries et la filtrage des appels : sur ma facture FT, cela fait environ 40 € de gagné (50 % au final), soit 20 € par mois.

PABX-IP

Ayant deux lignes fixes, j’ai eu ensuite envie d’utiliser les téléphones DECT de la maison pour :

-         recevoir les appels des deux lignes sur ces téléphones

-         utiliser un préfixe pour choisir si les appels utilisent la première ligne, la seconde ou l’IP

Pour cela, il faut disposer d’un PABX-IP, c'est-à-dire un central téléphonique. On les trouve en location ou à l’achat, mais cela coûte plusieurs milliers d’euros. Une solution alternative consiste à acquérir des cartes d’interfaces et utiliser des logiciels adaptés. La solution la plus simple ajourd’hui semble être le projet Open Source Asterisk (gratuit), avec la carte TDM400P de Digium munie de 2 modules PXO et 1 module PXS (263 € HT chez Eikonex). L’ordinateur utilisé peut être un vieux Pentium sous Linux, car Asterisk ne fonctionne que sous ce système. Il existe des logiciels pour Windows, mais Linux est plus employé : machine dédiée peu puissante, OS gratuit, grande fiabilité et disponibilité.

 

On arrive donc à un PABX-IP dont le prix défie toute concurrence. Il faut compter 1 journée pour installer et configurer Linux et 1 journée pour télécharger, installer, configurer et tester Asterisk. Il est ensuite possible d’envisager d’autres applications comme remplacer un PABX pour une dizaine de postes (on ajoute des modules PXS).

 

Avoir son propre PABX-IP permet aussi d’utiliser de nombreux services comme la messagerie, les renvois, les conférences téléphoniques, les services vocaux, etc.

Conclusion

J’espère vous avoir convaincu que la téléphonie IP est facile à mettre en œuvre chez soi ou dans une petite structure. Vous pourrez ainsi avoir le téléphone qui vous convient le mieux, tout en restant libre au maximum vis-à-vis des opérateurs.